- dépêtrer
-
• v. 1300; de dé- et (em)pêtrerI ♦ V. tr.1 ♦ Vx Dégager les pieds de (un animal) d'une entrave. — Mod. Dégager (une personne, un animal) de ce qui l'empêche de se mouvoir. ⇒ débarrasser, extirper, tirer. Dépêtrer qqn des ronces.2 ♦ Fig. Dégager d'un embarras, d'une difficulté. ⇒ 1. sortir, tirer. Dépêtrer qqn d'une mauvaise affaire. « pour le dépêtrer d'un engagement si dangereux » (Mme de Sévigné)II ♦ V. pron. (1538) Se tirer (d'une situation), se dégager (de qqn). « il ne pourrait se dépêtrer de cette eau bourbeuse » (F. Mauriac). ⇒ se déprendre, se désengluer. — Fig. « de pseudo-amitiés dont aujourd'hui je ne peux me dépêtrer sans peine » (A. Gide). ⇒ se délivrer. Par ext. Se dépêtrer de qqn, s'en débarrasser. ⊗ CONTR. Empêtrer, 1. entraver. Embarrasser, encombrer.Synonymes :- débarrasser- délivrerTirer quelqu'un d'embarrasSynonymes :- sortirdépêtrerv. tr. Dégager, délivrer. C'est lui qui m'a dépêtré de ce bourbier.|| v. Pron. Je ne peux me dépêtrer de cette glu.— Fig., Fam. Ne pas pouvoir se dépêtrer de qqn, ne pas pouvoir s'en débarrasser.⇒DÉPÊTRER, verbe trans.A.— 1. Vx. Dégager les pieds d'un animal de l'entrave.— P. ext. Dégager un animal de quelque chose qui gêne sa marche. Dépêtrer un cheval qui s'est embarrassé dans ses traits (Ac.).2. P. anal. Dégager une personne de ce dans quoi elle est empêtrée.— Emploi pronom. réfl. ,,Se tirer hors`` (LITTRÉ), se dégager. Se dépêtrer d'un bourbier (Ac.). En me dépétrant d'un buisson, je glissai un regard (...) en arrière (MALOT, Sans fam., 1878, p. 123). Des centaines de femmes et d'enfants (...) se dépêtrent (...) de leurs voitures en feu (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 327).B.— Au fig.1. Tirer quelqu'un d'un embarras ou d'une difficulté. Synon. délivrer. Je parvins à le dépêtrer de ce fol engagement, de l'embarras où il s'était jeté (Ac. 1878).— Emploi pronom. réfl. Je hais le mensonge. On a suffisamment de mal à se dépêtrer de la vérité (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 27) :• 1. ... il emploie ensuite tout son esprit, son ingéniosité, sa subtilité de sophiste, à raccommoder, s'il se peut, sa maladresse et à se tirer du pétrin où il s'est mis. Il ne parvient jamais à s'en dépétrer qu'à moitié.SAINTE-BEUVE, Cahiers, 1869, p. 119.2. P. ext. Se dépêtrer de qqn. S'en dégager, s'en débarrasser :• 2. « Je ne vous ai pas présentée, disait la maîtresse de maison à Odette, parce qu'on n'aime pas beaucoup aller chez elle et elle invite énormément : vous n'auriez pas pu vous en dépêtrer ».PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 748.Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. dépêtré, ée. Nous voici pour bien des jours dépêtrés de nos jaquettes occidentales, libres et peut-être embellis dans de longs burnous et de longs voiles (LOTI, Désert, 1895, p. 7). En une minute débarrassée de son parapluie qui ne la quittait pas, dépétrée de ses socques, son chapeau jeté sur une chaise, elle était toute à ceux qui avaient besoin d'elle (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 29). b) Le subst. masc. dépêtrement. Débarras. Dans ses mauvais instants, il se disait : « Notre rupture, c'est un dépêtrement » (RENARD, Journal, 1887, p. 9).Prononc. et Orth. :[] ou p. harmonis. vocalique []; (je) dépêtre []. [] ouvert à l'inf. ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, LITTRÉ, DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Pt Lar. 1968, et ds WARN. 1968 en ce qui concerne le lang. soutenu; [e] fermé ds GATTEL 1841, FÉL. 1851, DUB., Pt ROB., Lar. Lang. fr., et ds WARN. 1968 en ce qui concerne le lang. cour. Si [] ouvert peut se maintenir, c'est grâce à l'infl. graph. de l'accent circonflexe. Le verbe est admis ds Ac. 1694 et 1718, s.v. depestrer; ds Ac. 1740, s.v. dépétrer qui harmonise graph. et tendance de la prononc. (noter dans l'ex. 1 cette graph.); ds Ac. 1762-1932 sous la forme mod. Étymol. et Hist. Début XIVe s. « dégager de l'entrave (du bétail) » (Ovide moralisé, éd. C. de Bœr, I, 3637); 1538 se depestrer de (qqc.) (EST.). Formé comme anton. de empêtrer, par substitution de préf. dé- au préf. em-. Fréq. abs. littér. :66. Bbg. QUEM. 2e s. t. 1 1970 (s.v. dépêtrement).dépêtrer [depetʀe] v. tr.ÉTYM. Déb. XIVe; de 1. dé-, et rad. de empêtrer.❖2 Mod. Dégager (une personne, un animal) de sorte qu'il ou elle puisse se mouvoir. ⇒ Débarrasser, tirer. || Dépêtrer qqn des ronces qui l'immobilisent dans sa marche.3 Fig. Dégager d'un embarras, d'une difficulté. || Dépêtrer qqn d'une mauvaise affaire, d'un engagement irréfléchi. ⇒ Sortir, tirer.1 Nous faisons nos efforts (…) pour le dépêtrer d'un engagement si dangereux (…)Mme de Sévigné, 137, 1er avr. 1671.1.1 Il vit les hommes noirs et comprit aussitôt, mais il se rendit très vite compte également qu'il ne fallait pas briser ou détruire cet état de rêve dont il n'était pas encore dépêtré, afin de mourir endormi.Jean Genet, Miracle de la rose, p. 364.——————se dépêtrer v. pron.ÉTYM. (1538).2 (…) il espérait que les plantes, les mousses enlaceraient ses jambes, qu'il ne pourrait se dépêtrer de cette eau bourbeuse et qu'enfin sa bouche, ses yeux seraient comblés de vase, que nul ne le verrait plus, et qu'il ne verrait plus les autres le voir.F. Mauriac, le Désert de l'amour, III, p. 49.3 (…) la passion violente de Laurent ne parut être qu'une rouerie menée à bonne fin, et dont il était assez habile pour se dépêtrer quand il en serait las.G. Sand, Elle et Lui, V, p. 119.4 (…) de pseudo-amitiés dont aujourd'hui je ne peux me dépêtrer sans peine.Gide, Journal, 25 nov. 1905.♦ Par ext. || Se dépêtrer de qqn, s'en débarrasser. || Personne encombrante et sans gêne dont on ne peut se dépêtrer.5 Je ne me puis dépêtrer de cet homme.La Fontaine, Contes, « Le cocu battu et content ».6 Je vous laisse avec tous vos nouveaux amis, dépêtrez-vous en comme vous pourrez.Henri Monnier, Scènes populaires, « Les bourgeois campagnards », sc. 10, éd. 1835, t. I, p. 361.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.